
Reprendre le travail après un arrêt longue durée est une étape aussi délicate qu’essentielle. Pour l’entreprise, l’enjeu est double, éviter la rechute et permettre une reprise dans de bonnes conditions. Voici comment accompagner le retour d’un collaborateur fragilisé psychologiquement ou physiquement.
1. Ne pas improviser le retour
Un retour réussi se prépare en amont du jour J. Dès que la reprise est envisagée, vous pouvez initier le dialogue entre les ressources humaines, le manager et le médecin du travail. L’entretien de pré-reprise est très important pour proposer un aménagement du poste ou un temps partiel thérapeutique, et surtout, construire une reprise réaliste et progressive.
Les bonnes pratiques :
- Proposer une reprise progressive de ses tâches, sur plusieurs semaines.
- Organiser un point tripartite avec les ressources humaines, le manager et le salarié.
- Établir une feuille de route avec des missions clairement définies à court terme.
2. Repenser l’accueil et les premiers jours
Après une longue absence, la réintégration est souvent source de stress pour le collaborateur. Comment seront perçus ses arrêts ? Son rythme sera-t-il respecté ? Aura-t-il les mêmes responsabilités ? Autant de questions qu’il faut anticiper.
Pour le rassurer, vous pouvez mettre en place :
- Un point hebdomadaire avec le manager.
- Un binôme temporaire pour faciliter le retour.
- Une réorganisation temporaire de la charge de travail.
3. Ne pas se contenter de mesures « pansement »
Le retour d’un collaborateur qui a fait un burn-out, par exemple, nécessite des mesures supplémentaires à l’allégement de l’agenda. Il pose aussi la question de fond : l’entreprise est-elle prête à se remettre en question ? Car si le salarié revient, c’est qu’il a confiance. À vous de démontrer que vous avez su tirer des leçons.
Cela peut passer par un audit des risques psychosociaux, la révision de certains modes de management, ou l’instauration d’un espace d’écoute régulier.
4. Assurer un suivi dans la durée
Un retour ne s’évalue pas en trois jours. Pour éviter une rechute ou un désengagement progressif, vous devez maintenir un accompagnement sur plusieurs mois. Cela implique une attention portée à la charge de travail, à la qualité de la relation managériale, et à la place retrouvée dans l’équipe.
Ainsi, vous pouvez organiser :
- Des points mensuels RH ou manager sur le long terme.
- Le recours à un service de soutien psychologique.
- Un questionnaire de bien-être à deux ou trois mois pour faire les ajustements nécessaires.
À qui faire appel pour accompagner le retour d’un salarié ?
- Médecin du travail : acteur central du suivi de santé, il peut proposer des aménagements ou un temps partiel thérapeutique, et facilite le dialogue entre l’entreprise et le salarié.
- Service RH ou QVCT : en première ligne pour organiser la reprise, fluidifier la communication et suivre le salarié sur la durée.
- Manager direct : garant du quotidien professionnel, il joue un rôle clé dans la réintégration et l’ajustement des missions.
- Psychologue du travail ou cellule d’écoute externe : pour proposer un soutien confidentiel et prévenir les risques de rechute.