Recruter des personnes neuro-atypiques, facile avec Autypik !

La plateforme Autypik facilite le parcours des entreprises désireuses de recruter des personnes neuro-atypiques. Lancée en 2024 et portée par Mara Staub, elle-même autiste, elle apporte des solutions concrètes pour dénicher des collaborateurs talentueux.  

Autypik est une plateforme de recrutement et de formation destinée aux personnes autistes

Autypik, plateforme de recrutement et de formation destinée aux personnes autistes, TDAH et dys1, est né de la volonté de Mara Staub de faire bouger les lignes.  « Un an après avoir été diagnostiquée autiste, j’ai commencé à faire des recherches sur le sujet. J’ai découvert que les personnes autistes sont quatre à cinq fois plus touchées par le chômage que la moyenne. En cause : des préjugés et des processus de recrutement inadaptés » explique la jeune femme de 27 ans. D’après ses estimations, en France, 1,6 million de neuro-atypiques sont concernés par l’emploi en milieu ordinaire mais en sont souvent exclus.  

Un parcours en trois étapes

L’objectif d’Autypik ? Proposer un parcours adapté aux entreprises souhaitant s’orienter vers le recrutement inclusif. Dans un premier temps, elles sont formées pour comprendre les singularités des personnes neuro-atypiques et adapter leurs pratiques de recrutement. Ensuite, elles déposent leurs offres d’emploi sur la plateforme. Puis les candidats inscrits peuvent y répondre. Enfin, un accompagnement post-recrutement est organisé entre la nouvelle recrue, son manager et un coach d’Autypik pour s’assurer que l’intégration se passe bien. « Ce parcours en trois étapes permet de faciliter le match entre recruteurs et candidats », souligne Mara Staub.  

Autypik : le recrutement neuro-inclusif

Recruter des personnes neuro-atypiques, facile avec Autypik !

Pas de CV classique, ni d’offres d’emploi standards

La partie job board casse les codes des sites de recrutement traditionnels. Ici pas de dépôt de CV classique, ni d’offres d’emploi standards. Tout est publié dans un format neuro-inclusif. Ainsi, quand ils créent leur profil sur la plateforme, les candidats décrivent leurs spécificités sensorielles, cognitives et sociales, ils détaillent leurs besoins concernant leur environnement de travail ou les aménagements d’horaires nécessaires. De leur côté, les entreprises jouent elles aussi le jeu de la transparence : les offres sont très détaillées, on y trouve des photos des équipes, des bureaux et des fiches de postes approfondies avec, par exemple, un emploi du temps type ou les étapes de la prise de fonction. « Cette approche permet aux candidats de valoriser leurs différences, de se projeter et de tout savoir sur le futur emploi auquel ils postulent. Ils savent à quoi s’attendre, les entreprises aussi » poursuit Mara Staub. 


 « Il y a autant de formes d’autisme que d’autistes, c’est un monde qu’il faut apprendre à connaitre » 

Des adaptations souvent nécessaires

Cette transparence est la clé d’un recrutement et d’une intégration réussis. « Il y a autant de formes d’autisme que d’autistes, c’est un monde complexe, qu’il faut apprendre à connaitre » souligne la fondatrice. Parce que leur cerveau réagit différemment, les personnes neuro-atypiques sont en effet souvent confrontées à un phénomène de sur-adaptation, au burn-out et à la fatigabilité. « En entretien d’embauche ou au quotidien, elles masquent leurs différences, donnent le change, taisent leurs besoins et finissent par s’écrouler », indique Mara Staub. 
Un combat épuisant qui nécessite parfois des adaptations dans le cadre professionnel : des besoins en télétravail supérieurs, des bureaux séparés, des contrats à temps partiels entre 20h et 25h par semaine, des temps de pause….
Par ailleurs, le parcours éclectique des neuro-atypiques est souvent mal perçu car il peut sembler décousu et incohérent. « C’est toutes ces formes de biais qu’il faut lever et contre lesquelles il faut lutter », poursuit la créatrice d’Autypik qui entend aller plus loin. La plateforme, qui compte plus de 1 000 inscrits sur sa travaille avec une dizaine d’entreprises. Elle ambitionne de réaliser 500 recrutements d’ici 2028. 

Témoignage 

« Ce qui compte, ce sont les compétences, et elles sont là ! »  Joëlle Catheland, DRH de Fulll, un éditeur de logiciels a fait appel aux services d’Autypik.
« Nous avons recruté deux personnes neuro-atypiques début 2024. Le bilan est extrêmement positif et nous allons d’ailleurs réitérer l’initiative en juillet. Quelques ajustements ont été nécessaires dans les procédures de recrutement et d’intégration. Concernant les offres d’emploi, il faut être extrêmement précis, tous les détails comptent. Nous avons par exemple joint une vidéo montrant le trajet de la porte d’entrée au bureau du futur candidat.
Pendant les entretiens, il faut également être le plus explicite possible, évoquer tous les besoins des candidats, sans toutefois tomber dans un schéma infantilisant.
Le but est de rassurer, de libérer la parole et d’aider le candidat à se projeter. Dans la période d’intégration, les ajustements se font au fil de l’eau. Nous avons remplacé les néons par des lumières douces, déplacé la sonnette d’entrée…
Tout cela est minime. Ce qui compte, ce sont les compétences, et elles sont là !
Nous allons ainsi faire évoluer une de nos recrues sur un poste avec davantage de responsabilités ».