Delphine Ruffo – Chargée de recrutement au sein de Régiorail
Débutants acceptés
« Le fret ferroviaire a le vent en poupe » : transition écologique oblige, les industriels doivent repenser leur mode de transport des marchandises pour aspirer à davantage de sobriété énergétique. « Grâce au ferroviaire, les émissions de gaz à effet de serre sont nettement réduites et cela permet aussi aux entreprises de faire baisser leur taxe carbone », explique Delphine Ruffo, chargée de recrutement au sein de Régiorail. Avec cette hausse d’activité, la société a besoin de renforcer ses équipes en créant des postes d’agents au sol : « Leurs missions sont, entre autres, d’accrocher et de décrocher les wagons, de vérifier l’absence d’anomalie sur les véhicules ou les marchandises transportées, et de s’assurer de la sécurité des trains au départ. Environ dix postes sont à pourvoir et nous avons déjà recruté deux personnes. » Grâce à une formation financée par France Travail, les profils débutants sont acceptés : « Nous mettons en place des Préparations opérationnelles à l’emploi individuelles (POE I) pour une formation qui dure entre 7 à 8 semaines, développe Manuela Garcia, conseillère entreprise à l’agence France Travail de Lunéville. Trouver des profils déjà qualifiés est très difficile, cela nous permet donc d’élargir notre sourcing. Les seuls prérequis sont d’être titulaire du permis B et d’avoir un véhicule, et de présenter un casier judiciaire vierge. » Après avoir publié l’offre sur le site de France Travail, Manuela Garcia communique ces opportunités aux partenaires du bassin de Lunéville et organise au moins deux réunions d’information collectives par session de recrutement afin d’attirer les demandeurs d’emploi.
Formations 100 % financées
Pour les postes de conducteurs de train, les débutants sont aussi acceptés, mais avec un processus de recrutement plus strict et une période de formation en alternance plus longue : « Nous demandons ici une qualification de niveau 3 - BEP ou Bac, ajoute Delphine Ruffo. Après avoir passé les exercices de Méthode de recrutement par simulation (MRS), les candidats retenus doivent également passer des tests psychologiques et une visite médicale poussée pour savoir s’ils sont aptes à devenir conducteurs de train. » La formation, assermentée par le ministère des Transports, s’étend sur 7 mois environ et « est rémunérée grâce au financement élaboré conjointement par France Travail et la Région Grand Est dans le cadre du Fonds d’intervention pour la formation et l’emploi (FIFE) et d’une POE I », détaille la conseillère France Travail.
Grâce aux quatre sessions de recrutement organisées par l’agence France Travail de Lunéville, sept embauches en CDI ont déjà pu être signées et d’autres arriveront prochainement à la fin des périodes de formation. « J’ai également convié Régiorail à participer à un événement organisé autour de la Semaine du transport lors du mois de décembre pour faire connaître son entreprise et les postes proposés aux demandeurs d’emploi. L’objectif est de constituer un vivier de candidats pour 2023. » De son côté, Delphine Ruffo se dit « pleinement satisfaite du travail effectué par Manuela Garcia qui s’est impliquée dans nos objectifs de recrutement et grâce à qui nous trouvons de bons profils ».
Des opportunités seront donc à saisir : avec plus de 450 km de lignes en activité, le Grand Est présente le réseau capillaire fret le plus étendu de France, soit 15 % du réseau national, et le plus dynamique avec un quart des tonnes transportées à l’échelle nationale. Dans ce contexte, la Région mobilise une enveloppe pour un plan de modernisation de son fret ferroviaire de 171 millions d’euros jusqu’en 2028.