Jeux de société : quand la passion devient un projet professionnel

Ils sont entrepreneurs dans le recrutement ou le marketing… mais partagent une même passion : le jeu de société. Coralie (Mimetix) et Amaury (Narcopolis, Pépite) conjuguent travail et passion. Rencontre. 

Coralie Dussart dirige Spaag, un cabinet de conseil digital. Amaury Montmoreau a fondé Eiquem, une entreprise de recrutement. Rien ne les prédestinait à devenir auteurs ou éditeurs de jeux de société. Et pourtant, tous deux ont choisi de faire une place à leur passion dans leur quotidien, en imaginant puis en commercialisant leurs propres créations.

Une passion ancienne, un déclic bien réel

Amaury Montmoreau

Pour Coralie, l’envie est venue presque naturellement. « J’ai grandi dans une famille où l’on jouait beaucoup. Plus tard, pendant mes études, les jeux d’ambiance rythmaient nos soirées. Mimetix est né d’un mélange d’intuition, d’envie et de retours enthousiastes de nos proches. Avec mes co-fondateurs, nous avons fini par nous dire que nous tenions quelque chose », raconte-t-elle. 
Même élan chez Amaury. « Le jeu de société a toujours été présent dans ma vie, d’abord avec mes frères et sœurs, puis avec mes amis. Ce que j’ai voulu, c’est construire un univers, raconter une histoire et transmettre quelque chose à travers l’expérience de jeu », confie-t-il. 

Créer un jeu, c’est aussi entrer dans un marché ultra-concurrentiel

Depuis quelques années, le secteur du jeu connaît un engouement sans précédent en France. Trente-quatre millions de jeux de société se sont vendus en France en 2024, mais « Le marché risque la surchauffe », titrait récemment Alternatives Économiques. Côté créateurs, les élus sont nombreux, mais les appelés restent rares.
Coralie et Amaury en ont pleinement conscience. Tous deux ont autofinancé leurs débuts. Pour Mimetix, ce sont 1 000 exemplaires qui ont été produits sur fonds propres. « Nous avons tout de suite mis l’accent sur l’essentiel : un bon produit, des règles limpides et une promesse de convivialité intergénérationnelle », explique Coralie. Amaury, lui, a affiné Narcopolis au fil de multiples tests avant de créer OpenWorld, sa propre maison d’édition, de lancer une campagne de financement participatif et de signer avec un distributeur. « Le vrai tournant, c’est quand un acteur du secteur m’a dit : ton jeu est bon, mais il faut l’adapter au marché. Là, je suis passé d’une intuition personnelle à une démarche professionnelle », partage-t-il. 
Aujourd’hui, Mimetix est distribué par Blackrock Games, l’un des plus gros distributeurs de jeux français. Amaury, lui, vient de signer avec Gigamic, un autre distributeur majeur, pour son second jeu, Pépite. Tous deux ont également compris qu’il fallait choisir leurs canaux avec soin : Amazon, festivals, boutiques spécialisées… « On ne peut pas tout faire. Il faut prioriser ce qui fonctionne pour donner le plus de visibilité au jeu », résume Coralie. 

Une organisation millimétrée et une bonne dose de réalisme

Travailler à temps plein et créer un jeu ne s’improvise pas. Pour tenir la cadence, Coralie et Amaury ont mis en place des méthodes strictes. « Je me libère les mardis après-midi pour avancer sur mes créations. Même quand l’inspiration n’est pas là, je m’y tiens. C’est ce qui me permet d’avancer », confie Amaury. Coralie, elle, a jonglé entre deux lancements : Mimetix et Spaag, son cabinet de conseil digital. « On travaillait le soir, les week-ends. Ce rythme nous a forcés à aller à l’essentiel, à faire des choix très pragmatiques », se souvient-elle. 
Tous deux le reconnaissent : se lancer, même à petite échelle, peut être une aventure incroyablement stimulante. « C’est une vraie fierté de voir un objet exister dans la vraie vie, de savoir que des gens passent un bon moment grâce à ce qu’on a imaginé », résume Coralie. « Quand quelqu’un joue à ton jeu, s’amuse, s’immerge dans l’univers que tu as créé… c’est une satisfaction rare », conclut Amaury. 

Se lancer sans tout quitter, c’est possible ! 

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