Devenir réserviste, un job à temps partiel porteur de sens

S'engager comme réserviste permet de concilier vie professionnelle et engagement citoyen. Un modèle à temps partiel, accessible et valorisant.

« Je voulais m’investir dans la société. Les attentats de 2015 m'ont poussé à regarder du côté de la réserve opérationnelle des armées », explique Vincent Perrin, réserviste. Ce dernier évoque une double motivation : l’envie de s’investir pour la communauté et la recherche d’une activité complémentaire à son emploi dans la finance durable, raconte-t-il. Le jeune actif mûrit sa réflexion et intègre la gendarmerie en 2017, séduit par sa flexibilité : « La réserve s’adapte à mon emploi du temps, ce qui est indispensable pour moi. » 

Après un processus d'intégration relativement accessible — entretien de motivation, tests psychotechniques, visite médicale, puis deux semaines de formation —, il rejoint une compagnie de réserve. « L’organisation est assez ouverte. Il suffit d'être un minimum sportif et motivé. »  

Cette dynamique répond à un objectif ambitieux fixé par le ministère des Armées : porter le nombre de réservistes opérationnels à 105 000 d'ici 2035, contre 43 794 fin 2024. Selon le ministère, le nombre de candidats ne cesse d'augmenter, signe d’un désir d’engagement croissant au sein de la population française. 

La réserve opérationnelle est ouverte à tous les profils de nationalité française — étudiants, salariés du civil et demandeurs d’emploi — de 17 à 72 ans. Dans la gendarmerie toutefois, il vous faut être âgé de moins de 45 ans au premier jour de la préparation militaire pour intégrer la réserve opérationnelle (1er niveau). Dans tous les cas, un casier judiciaire vierge sera requis.  

Quels sont les avantages à s’engager dans la réserve ?

La réserve offre une rémunération nette entre 40 et 200 euros par jour, selon le grade et la situation familiale, ainsi que le remboursement des frais de déplacement.   

« Ce n’est pas mon moteur principal, mais c’est un vrai complément, surtout quand on démarre sa vie professionnelle », confie Vincent Perrin. Autres avantages possibles : aide au financement du permis de conduire (1 000 euros), allocation d'études spécifique pour les étudiants, prime de fidélité après renouvellement de contrat. 

Côté missions, la diversité est réelle. « En général, dans la gendarmerie, on patrouille sur les routes, on participe à la sécurité d’événements sportifs, comme le Tour de France ou les JO », explique le trentenaire. Celui-ci s’implique également dans des missions de surveillance côtière, comme l’opération Poséidon. Au sein du ministère, les effectifs de réservistes sont répartis selon les besoins opérationnels des armées, directions et services, venant soit constituer des unités de réserve, soit renforcer les états-majors et unités spécialisées par leur expertise.

Outre l’aspect opérationnel, l’engagement dans la réserve développe des compétences transversales. « On apprend à travailler en équipe, à gérer l'urgence, à mieux connaître la loi et à développer son sens du contact. Ce sont des qualités utiles, même dans un métier civil. », détaille le réserviste de la gendarmerie.  

Ce qu’il faut savoir avant de se lancer

La réserve fonctionne sur le principe du volontariat. Chaque réserviste choisit ses jours d’engagement, dans la limite d’un quota minimal fixé (généralement entre 5 et 10 jours par an).  

Cependant, l’articulation avec la vie professionnelle varie selon les employeurs. « Dans les grandes entreprises partenaires de la Défense, comme Thalès, les jours de réserve sont souvent facilités. Ailleurs, il faut parfois poser des congés personnels », souligne Vincent Perrin. La loi prévoit jusqu’à 10 jours d’absence autorisée par an pour les salariés des grandes entreprises (5 jours pour celles de moins de 250 salariés), mais l’application dépend beaucoup de la politique interne. 

Autre point à connaître : la solde perçue n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu. En revanche, il est recommandé de souscrire une assurance complémentaire, les activités de réserve n’étant pas toujours couvertes par les mutuelles classiques. Pour ce réserviste, l’essentiel reste l’utilité sociale et l’engagement collectif : « La réserve permet de voir l’autre côté du service public. Ce n’est pas seulement de la répression, c’est aussi du secours, de l’assistance, de la protection. C’est un job qui a du sens. » 

Les différents corps d’armée recrutent également des personnels civils et militaires à temps plein. Consultez cet article pour en savoir plus, ou parlez-en à votre conseiller.  
 

RÉSERVE OPÉRATIONNELLE : L’ESSENTIEL À RETENIR

La réserve opérationnelle est : 

  • Souple et ouverte à tous : dès 17 ans (et jusqu’à 45 ans dans la gendarmerie), avec un engagement possible à la carte. 
  • Rémunérée et utile, elle comprend des missions variées et des formations.
  • L’occasion d’obtenir des compétences valorisables.
  • Un engagement citoyen.