« Les modes de recrutement classiques peuvent générer une forme de stress chez les candidats. Nous avons eu l’idée de les placer dans un contexte moins formel pour faciliter l’expression des savoir être », résume Magali Langagne, conseillère dédiée aux entreprises au sein de l’agence France Travail de Calais.
Semaine de la mobilité : point de départ vers l’emploi
« Pour mettre en relation demandeurs d’emploi et employeurs, nous cherchions à créer un cadre de rencontre et d’échange moins formel », détaille la conseillère. À l’initiative d’un collègue et en accord avec la direction, une randonnée pédestre a été organisée pendant la semaine de la mobilité.
Début septembre, deux entreprises, une structure d’insertion et sept demandeurs d’emploi ont été conviés sur les hauteurs de Calais. « Dans un climat détendu, chacun a pu se présenter », indique Magali Langagne. « Une fois la marche engagée, les conseillers France Travail tenaient un rôle de régulateurs dans le rythme de la foulée afin de créer un esprit d’équipe, faciliter la conversation », poursuit-elle.
Premier succès : « Les demandeurs se sont donné des conseils, des adresses, ce qui aurait été impossible dans un cadre classique où les candidats sont en situation de concurrence. » Les participants sont surtout des demandeurs d’emploi de longue durée. « Seuls quelques jeunes ont répondu présent », regrette la conseillère. Parmi les recruteurs présents, Synergie, une entreprise de travail temporaire.
Un recrutement en dehors des standards
Pour évoquer ses besoins en recrutement, Adrien Perbost, responsable Synergie, déplore : « Nous n’avons plus de profils de terrain. Ces métiers ont été dévalorisés. Aujourd’hui la pénurie est générale mais touche surtout le bâtiment. Ouvrier en bâtiment, maçon, coffreur, électricien, toutes ces professions sont en tension », poursuit-il. Le responsable de l’agence d’intérim reconnaît les vertus du format de la rencontre : « Durant la randonnée, j’ai pu m’entretenir avec chacun des candidats, un par un. Ils sont davantage à leur aise ; il n’y a plus la barrière du bureau avec l’employeur. Sans CV, ce sont surtout des personnalités que nous découvrons », confie-t-il. Résultat : sur sept candidats, trois ont retenu son attention et deux travaillent régulièrement pour Synergie.
« Quelqu’un de volontaire et de dynamique peut se découvrir une vocation via l’intérim », ajoute-t-il. Une prochaine randonnée sera organisée « quand le temps sera plus clément », confie Magali Langagne. De son côté, Synergie renouvellera l’expérience : « Ça vaut le coût de mobiliser une demi-journée pour un tel événement. Cela prend moins de temps qu’une recherche classique », résume Adrien Perbost. Déjà partenaire d’un autre événement, « Le stade vers l’emploi », Synergie se déclare « très demandeur de ce type de recrutement qui casse les codes », conclut le responsable.