Les entreprises spécialisées dans le transport de voyageurs et dans l’aide à domicile peinent à recruter des collaborateurs alors que les besoins vont grandissant. Chacun de ces métiers a des atouts à faire valoir mais également un gros handicap commun, les postes offerts sont souvent à temps partiel. Alors pourquoi ne pas essayer, compte tenu du fait que les horaires de travail peuvent se compléter, de former aux deux métiers des candidats intéressés ? « Avec à la clé, deux CDI à temps partiel équivalents d’un emploi temps plein », précise Ingrid Loubatières, conseillère entreprise à l’agence Pôle emploi de Brest qui a piloté cette action de recrutement particulièrement innovante, déployée à l’échelon de la Bretagne.
La MRS privilégiée
La première étape a consisté à fédérer l’ensemble des acteurs concernés à savoir la Région, les organismes de formation ainsi que des entreprises actives dans les deux secteurs d’activité, afin de valider leur intérêt mais également pour construire un projet cohérent et partagé à partir d’une feuille blanche. Quatre entreprises de transport et trois autres spécialisées dans l’aide à domicile ont adhéré au projet. Ceci fait, la MRS (méthode de recrutement par simulation) s’est naturellement imposée comme la méthode la plus adaptée pour opérer le recrutement, compte tenu de la pénurie de candidats mais également de la diversité des habiletés et du savoir être requis et identifiés par les conseillers Pôle emploi. « Une soixantaine de candidats se sont manifestés. Ce sont 12 personnes qui ont finalement intégré le parcours de formation de 8 mois. D’octobre 2020 à février 2021, elles ont été formées au métier de conducteur de car. Puis, de février à juillet 2021, elles ont enchaîné avec la formation ADVF (assistant de vie aux familles) », détaille Ingrid Loubatières.
8 CDI embauchés par des binômes d’entreprises
Neuf candidats ont validé leur « bi-qualification » et un autre a obtenu l’une des deux qualifications. Tous sont aujourd’hui en CDI, dont 8 embauchés par des binômes d’entreprises. « Cette opération innovante confirme qu’en se fédérant autour d’un projet commun, il est possible de résoudre des difficultés de recrutement récurrentes et cela au bénéfice de tous les acteurs concernés, des entreprises comme des demandeurs d’emploi. Nous ferons un bilan plus approfondi dans quelques mois pour tirer tous les enseignements de cette expérimentation », conclut Ingrid Loubatières non sans évoquer un dernier motif de satisfaction : la mixité. Sur les 12 personnes entrées en formation, 5 sont des femmes.